Le CAPAC alerte sur la situation des paysans face aux gangs armés contrôlant les sections communales
Position du Centre d’Animation Paysanne et d’Action Communautaire -CAPAC sur la situation des paysans face aux gangs armés dans le Bas –Artibonite
La prise de contrôle des zones cultivables par le groupe de gangs d’Arnel Joseph en l’occurrence les localités de Savien dans la commune de Petite Rivière de l’Artibonite, dans les communes de l’Estère et de Dessalines (Marchand) a un impact désastreux sur les communautés locales.
Le Centre d’Animation Paysanne et d’Action Communautaire -CAPAC s’inquiète de la carte blanche donnée à ces groupes armés par les autorités et des conséquences au niveau de la survie des populations. Plus de 2000 paysans sont aujourd’hui déplacés suite à la violence qui sévit dans les communes. La plupart d’entre eux vivent dans des conditions déplorables, sans accès à des soins de santé, à la nourriture ou à l’eau potable.
Les zones qui sont sur le contrôle des gangs armés sont des zones cultivables. Dans ces zones les précipitations sont régulières et les systèmes d’irrigations sont disponibles. Les zones cultivables sont réduites en raison des groupes armés et l’alimentation pour les animaux se raréfie en raison de la peur des paysans éleveurs. La culture rizière est la principale source de revenus pour ces communautés qui souffrent des mouvements des gangs.
En conséquence, des milliers de déplacés espéraient déjà au retour dans leurs localités respectives et souhaiteraient se remettre immédiatement à leurs activités traditionnelles.
Le CAPAC craint que des violations des droits humains et du droit humanitaire soient perpétrés à travers les zones qui sont sur le contrôle des gangs armés. Il convient de rappeler ici que c’est la période culturale et que la situation va bloquer les paysans à cultiver leurs champs avec comme conséquence, une pénurie alimentaire accrue dans les mois à venir.
Le Centre d’Animation Paysanne et d’Action Communautaire -CAPAC souligne que la protection des populations civiles fait l’objet de toutes les attentions à travers l’adoption de textes de lois internationaux et nationaux. Ainsi, le CAPAC demande à La Police Nationale d’Haïti d’agir au plus vite possible conformément aux principes du droit international humanitaire et autres instruments juridiques.
Ainsi, le CAPAC formule les recommandations suivantes :
- Le gouvernement doit jouer pleinement son rôle en mettant tout en œuvre pour rétablir l’autorité de l’État sur toute l’étendue du département de l’Artibonite par tous les moyens de droit ;
-Les forces de l’ordre doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour arrêter tous les individus armés qui sèment la terreur au sein des communautés, puis les conduire devant la justice ;
-Les forces de l’ordre doivent agir en tout professionnalisme pour éviter toute attaque contre les populations civiles innocentes ;
- le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour rétablir la confiance de la population locale ;
- L’État doit apporter de l’aide aux paysans pour la relance des activités agricoles.
Pour plus d’information contacter :
Vitalème ACCÈUS
Responsable de Programme
Centre d’Animation Paysanne et d’Action Communautaire –CAPAC
Email : capac_h@yahoo.fr
Téléphone : +50937207026